FONDATION MARJOLIN, Société Philanthropique-Montmartre
37 rue Eugène-Carrière-75018 PARIS
Cet établissement a été le premier hôtel meublé pour Dames et Jeunes Filles seules.
Il faut à ce sujet rappeler les noms de M. le Docteur et de Mme Marjolin, née Ary Scheffer, ainsi que le nom de Mme la baronne Hirsch de Gereuth, dont les libéralités ont mis la Société philanthropique, présidée par M. le prince d’Arenberg, membre de l’Institut, aidé d’une commission spéciale de la Société, présidée par M. Georges Picot, secrétaire perpétuel de l’Académie de Sciences morales et politiques, à même d’inaugurer, le 27 mai 1902, le premier hôtel meublé pour Dames et jeunes filles seules construit spécialement à Paris en vue de sa destination.
Le programme donné à l’architecte peut être ainsi rappelé.
Vingt chambres et trente-six chambrettes, confortablement meublées, inondées d’air et de lumière, devaient être mises à la disposition des locataires aux prix minimes de un franc pour les chambres et de soixante centimes pour les chambrettes.
Une salle de réunion, une salle à manger, attenant à un fourneau-restaurant, qui délivrera à des prix très modiques les plats que les locataires demanderont, des salles de bains, douches, etc. (…)
L’entrée de l’hôtel est sur la rue des Grandes carrières. À gauche de cette entrée sont le bureau et le logement simple mais bien complet, de la directrice, desservi par un couloir de dégagement. En face, l’entrée est un vestibule central, de forme hexagonale irrégulière donnant accès à la salle de réunion, elle aussi formant un hexagone irrégulier à l’angle des rues Grandes-Carrières et Carpeaux ; à la salle à manger, à un autre couloir de dégagement desservant les water-closets et à l’escalier conduisant au sous-sol et aux étages supérieurs.
Dans la salle à manger, au milieu du mur du fond, est un guichet communiquant avec la cuisine du fourneau-restaurant installé dans le quartier par la Société philanthropique, fourneau-restaurant bien aménagé, délivrant aux malheureux des portions copieuses en échange de bons de dix centimes reçues en aumône ; mais fourneau destiné à faire au plus bas prix (quinze et vingt centimes), de véritables plats mis à la disposition des locataires de l’hôtel ainsi qu’à leur fournir, à prix de revient, le pain, le vin et les autres denrées courantes de l’alimentation.
Il faut insister sur la proximité de ce fourneau qui assure aux locataires de l’hôtel des aliments de bonne qualité, proprement préparés, en quantité suffisantes et dans des conditions de prix qu’elles ne pourraient trouver nulle part ailleurs, en même temps qu’il faut remarquer que ces aliments sont consommés dans une salle à manger confortable où ces locataires se rencontrent entre elles, en dehors de toute personne étrangère à l’hôtel.
Le plus beau du sous-sol montre, du côté de la rue des Grandes-Carrières, de vastes caves ; au centre, le calorifère chauffant tous les étages ; la buanderie, et, du côté de la rue Carpeaux, quatre salles de douches et quatre salles de bains convenablement aménagées.
Au-dessous de la cuisine et de la salle de distribution du fourneau-restaurant sont les caves spéciales de cet établissement et les puits qu’il a fallu descendre jusqu’au sol non fouillé afin de porter la construction. Car il ne faut pas oublier que l’hôtel est élevé dans le quartier des Grandes-Carrières.
Fidèle aux principes fondateurs de la Société Philanthropique, la FONDATION MARJOLIN est un établissement mixte, à vocation sociale.
L’hébergement qu’elle propose est prioritairement réservé à des jeunes salariés aux ressources modestes, âgés de 18 à 28 ans, et à des étudiants, dans la limite des places disponibles.
Le critère de ressources s’avère primordial dans la sélection des candidatures. — Cf rubrique ACCEPTION —.
NB- Seules les candidatures individuelles sont prises en considération, à raison de la vocation sociale de la FONDATION MARJOLIN.
Aujourd'hui les choses ont bien changé :
Notre établissement ne répond plus aux sollicitations des associations culturelles souhaitant réserver un quota de chambres.
Notes personnelles : Il y a quelques années encore, La Fondation Marjolin, acceptait d'héberger gratuitement dans ses boxes au tout dernier étage, les femmes et jeunes filles sans hébergement et en période hivernale seulement. Juste une couverture leur était donné à leur arrivée. Pas d'aide pour la nourriture, pas de ticket de transports. C'est pour cette raison que la Fondation n'accepte plus que les assistantes sociales ou autres, leurs "imposent" l'hébergement de personnes sans ressources.
D'ailleurs à ce sujet, nous recherchons de jeunes femmes qui auraient été hebergées dans ces boxes, pendant l'hiver 1985-1986.
* Sources : link