Un peu d'histoire
Au début du XIXème siècle, le petit hameau des Batignolles était encore perdu au-delà des limites de la capitale, lorsque des commerçants enrichis s'entichèrent de ce petit bout de campagne et y construisirent leur résidence secondaire. Le hameau devint un joli village, sur des terres qui restèrent la propriété des Dames de Montmartre jusqu'à la Révolution. Le village des Batignolles fut rattaché à la Commune de Paris en 1860, date à laquelle Paris fut divisé pour la première fois en 20 arrondissements, administrés par un maire et ses adjoints. Paris, qui comptait en 1280 310 rues, passa ainsi à 3 750 rues en 1860 !
Le plus grand espace vert de l'arrondissement est aussi l'un des 24 jardins créés par Alphand sous le second Empire à la demande de Napoléon III, qui désirait implanter dans la capitale plusieurs jardins à l'anglaise. C'est sur l'emplacement de la « place de la promenade », un immense terrain vague, que fut réalisé le square des Batignolles. Il fut secondé par l'ingénieur Darcel, l'architecte Davioud et l'horticulteur Barillet-Deschamps.
Se promener
La grotte, la cascade, la rivière et le lac miniature ne sont pas sans rappeler le paysage du bois de Boulogne, qui fut dessiné par certains de ses mêmes auteurs. Ce jardin à l'anglaise, légèrement vallonné, recèle des trésors à ceux qui sauront ouvrir leurs yeux aux merveilles de la nature : des arbres magnifiques, en particulier 4 platanes plantés en 1840 et 1880, de 32, 33, 34 et 38m de haut, dont l'un fait 5,90m de circonférence ! Sans conteste parmi les plus grands de Paris ! Vous y verrez aussi des féviers d'Amérique, des saules tortueux, des noisetiers de Byzance, des frênes à feuilles d'Aucuba, des plaqueminiers du Japon, des citronniers trifoliers, et un séquoia géant ! N'hésitez pas à demander des informations auprès des jardiniers qui prennent toujours plaisir à partager leur passion avec le public.
Admirablement dessiné, il paraît beaucoup plus vaste que sa superficie réelle et son parcours réserve des surprises. Un petit ruisseau surgit d'une cascade rocailleuse et court à travers les rochers pour finir sa course dans un bassin aux formes arrondies. Une colonie de canards colverts disputent la place aux carpes et aux poissons rouges qui sillonnent inlassablement la pièce d'eau, intrigués par la curieuse sculpture en pierre noire de Volvic des « Vautours », de Louis Monard (1930). Elle voisine avec un buste du poète parnassien Léon Dierx (1838-1912), qui vécut dans le quartier, par Bony de Lavergne. Vous remarquerez également des socles vides. Il s'agit des seuls vestiges de statues qui furent fondues pendant l'occupation.
Se distraire Parmi les autres habitués du jardin, on observera le pinson des arbres, au cri si caractéristique. Il émet des sons courts, inlassablement répétés, parfois plusieurs centaines de fois par heure! Il avance en alternant sautillements et petits pas pressés, tout en hochant légèrement la tête. Son tempérament peu farouche vous permettra de l'observer facilement. Le jardin offre aussi de nombreuses activités pour les enfants, qui, pour se reposer de leurs jeux, pourront s'arrêter un instant dans la petite serre, située du côté de la place Charles-Fillion. Elle est devenue un des points-phare du jardin depuis sa construction, en 1996.
Buste du poète parnassien Léon DIERX ( 1838-1912 ) qui vécu dans le quartier
* Source : http://www.mairie17.paris.fr/mairie17/jsp/site/Portal.jsp?page_id=142