Palais de la Porte Dorée - Aquarium Tropical
293, avenue Daumesnil 75012 Paris
Le musée permanent des colonies a été construit en 1931 dans le cadre de l’exposition coloniale internationale. Seul bâtiment destiné à perdurer après la fermeture de cette manifestation, l’édifice fut conçu comme un instrument de propagation de l’œuvre coloniale auprès du grand public, tant par son organisation architecturale, fondée sur l’apparat et sur la représentation, que par son programme iconographique et muséologique .
Le bâtiment qui abrita en 1931 le "musée permanent des colonies" est un exceptionnel témoin de la floraison Art déco qui suivit la grande exposition de Paris en 1925 et dont il reste aujourd'hui si peu de traces aussi imposantes et homogènes. Rompant avec l'exotisme facile des minarets auquel semblaient voués les pavillons d'exposition des colonies depuis la fin du XIXème siècle, l'architecte Albert Laprade proposa au maréchal Lyautey, commissaire général de l'Exposition coloniale, un plan qui "faisait l'union des anciens et des modernes" en empruntant à l'Esprit nouveau par sa ligne rigoureuse, tout en manifestant un souci de "grandeur". Il dessina un bâtiment avec de discrets emprunts aux architectures traditionnelles des colonies et conçut un plan centré sur une haute et vaste salle carrée, autour de laquelle s'ordonnent des galeries d'élévations différentes.
Laprade a cherché à servir la cause coloniale, par des créations qui parfois arrivent à la transcender, en alliant matériaux modernes et bon marché (comme le béton armé dont l'emploi généralisé est encore une exception dans les années 1920 et le grès cérame), aux matières les plus recherchées, comme les bois exotiques, en combinant techniques anciennes (ferronnerie, mosaïque) et motifs d'inspiration ethnique.
Le bas-relief
Le sculpteur Alfred Janniot (1889-1962), à qui avait été confiée la réalisation de décors pour le paquebot Ile-de-France en 1927, proposa un bas-relief de 1100m2 qui habillait de pierre du Poitou la froideur du béton armé. Autour d'une figure de l'abondance et des grands ports maritimes et aériens de la France, l'Afrique, Madagascar et les Antilles à gauche, l'Asie et l'Océanie à droite produisent et apportent à la mère patrie les richesses de leur sol et de leur sous-sol.
L'Aquarium tropical
L'Aquarium tropical fut créé lors de l'Exposition coloniale de 1931 pour montrer au public la faune aquatique des colonies. Cette présentation fut, dès sa conception, destinée à durer : en effet de telles installations nécessitaient des investissements considérables et le rassemblement d'une collection de poissons était à l'époque délicat, compte tenu de la lenteur relative des moyens de transport.
En 1985, la direction des musées de France a reconnu la spécificité de l'Aquarium et sa complémentarité avec le reste du musée : la gestion administrative a été modifiée pour tenir compte des urgences imprévues qu'entraîne le maintien d'une collection vivante. La rénovation de l'Aquarium est alors entreprise : toutes les installations antérieures à 1968 ont été intégralement refaites avec les techniques actuelles mais en préservant l'aspect historique du lieu.
Les aménagements ont permis une nouvelle politique d'acquisition d'animaux aux exigences très spécifiques quant à la qualité de l'eau. Ces nouveaux hôtes ont été choisis en fonction de l'information qu'ils pouvaient apporter, notamment au jeune public, dans le cadre des missions pédagogiques de l'établissement
La collection compte environ 5000 animaux et 300 espèces, mais ces chiffres varient continuellement en fonction des reproductions, des mortalités, des échanges avec d'autres aquarium publics, des achats et des dons.
C'est de cet Aquarium Tropical, que mes articles feront l'objet ces prochains jours.
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